L’orient-le Jour / Par Suzanne BAAKLINI, le 01 octobre 2020
Dans cet immobilisme ambiant et alors que le pays s’enfonce dans la crise économique et financière, une activité se profile du côté de Bkerké. Le patriarche maronite a convié aujourd’hui les députés démissionnaires à une rencontre au siège du patriarcat, et demain vendredi, un groupe plus élargi de députés maronites, selon les informations disponibles. L’idée de telles rencontres a émané, entre autres, du président de la Ligue maronite, l’ancien député Neemtallah Abi Nasr. « Il est normal que le patriarche veuille discuter avec les responsables maronites de l’état dans lequel se trouve le pays et du rôle de la communauté », indique-t-il à L’Orient-Le Jour, déclarant que les informations parues dans la presse sur l’intention du prélat de leur demander de démissionner ne sont pas vérifiées. « Il faut discuter de la place des chrétiens dans le pays, alors que les appels à changer le système se multiplient, poursuit-il. Pour moi, si l’on arrive à l’échec du Grand Liban, c’est toute l’idée de la coexistence entre communautés religieuses différentes, dans un pays indépendant et souverain, qui tombera avec lui. Et ce sera très grave non seulement pour le Liban, mais pour le monde. » La rencontre devrait ainsi s’articuler autour des différents sujets qui font polémique, dont notamment une éventuelle révision du système libanais, réclamée par des dignitaires chiites et à laquelle le patriarche avait réagi en affirmant qu’elle est envisageable à partir du moment où il n’y aura plus d’armes illégales au Liban. La neutralité et la mobilisation des différentes factions chrétiennes autour de ce principe devraient être également soulevées. M. Abi Nasr plaide pour que soit mis un terme aux ingérences et aux influences étrangères d’où qu’elles viennent, sans quoi la protection du pays est largement compromise.