Allocution de Président Emir Samir ABI LAMA’A en l’honneur de SEM L’Ambassadeur de Mexique au Liban, Jaime Garcia AMARAL

Allocution Emir Samir ABI LAMA’A
Président de la Ligue Maronite

En l’honneur de  SEM L’Ambassadeur de Mexique au Liban,  Jaime Garcia AMARAL

Beyrouth, le 10/10/2013

Monsieur l’Ambassadeur,
Comme vous le savez si bien, l’histoire de la diaspora libanaise n’est pas un simple récit d’émigration, où s’entremêlent la misère au labeur, le courage au dévouement, le travail au succès. L’histoire de cette diaspora a mérité dans les annales de l’émigration une qualification plus précise, plus singulière d’un peuple vaillant, qui coincé entre l’occupation ottomane et l’expansionnisme coloniale européenne, a choisi le soleil de la liberté dans des pays- amis … c’était une vraie épopée. On raconte que le premier émigré vers le Mexique était le père Boutros Raffoul de Miziara, qui avait débarqué au port de Veracruz en 1878, croyant arriver aux Etats Unis. D’autres racontent qu’il s’agissait de Yacoub Sauma de Hassroun qui débarqua à Veracruz après six mois en mer sur un bateau marchand. Aujourd’hui, avec l’ouverture de l’Archive Générale de la Nation Mexicaine aux chercheurs académiques, la vraie histoire de l’émigration libanaise vers le Mexique se précise :

a première génération fut celle qui produisit le capital, la seconde eut la possibilité de faire des études et de diversifier l’activité économique, la troisième fut l’activité internationalisée et les empires se consolident. Aujourd’hui une des plus grosses fortunes du monde est détenue par Carlos Slim, propriétaire entre autres de télémex.

D’après les estimations d’Antonio Traboulsi Kaïm, directeur du centre culturel Mexicano-Libanais, les Libano – mexicains seraient aujourd’hui environ 600.000 personnes, un chiffre sans compassion avec leur potentiel économique. Outre le nombre, l’assimilation des Libanais à la vie mexicaine fut d’abord sociale. On remarque un nombre élevé de mariage mixte, favorisé par la similarité des croyances religieuses. En effet 90% de la communauté libanaise au Mexique est maronite, rattachée à l’Eglise d’Antioche.

L’assimilation fut aussi politique, certains libanais ont participé à la révolution mexicaine au côté d’Emiliano Zapata Salazar en 1910… d’autres sont devenus généraux dans l’armée régulière, ou sont entrés dans la vie politique à de très haut nivaux.

A part le commerce et la politique, nos émigrés ont marqué la culture mexicaine. L’ancien Ambassadeur du Mexique au Liban Khorkhé Alvarez Fuentes révèle que les mexicains sont touchés par la culture libanaise toujours vivante. Il avoue que dés son enfance, il a senti cette présence et estime que les libanais qui sont de nouveau à la recherche de leur origine, sont fiers de leur culture, tout en étant profondément mexicains.

Le «Centro Libanés», dans ses archives, cite que le premier journal arabe publié au Mexique était Ash Chark (l’Orient) fondé en 1905 par Youssef Karam… il a été suivi par d’autres, comme « El khawater » de Jose Helu. Dans les années 1930 plusieurs Clubs, associations et lieux de cultes ont été fondés dans un but socio- culturel et religieux. Le «Centro Libanés» a chargé en 1979, l’artiste Mexicain d’origine libanaise, Ramis Barquet de réaliser un monument en hommage aux émigrés libanais… et c’est ainsi qu’a vu le jour la statue de l’Emigré en deux exemplaires qui ont été érigées le 8 Décembre 2007, simultanément face à la mer au port de Veracruz et de Beyrouth.

Durant cette cérémonie, l’ancien Ambassadeur Alvarez Fuentes de dire : cette Statue est une marque de générosité libanaise. Le Mexique sait reconnaitre ce que le Liban lui a donné. Là où il ya ses épis de blé, des maisons, des fleurs sous la pluie ou sous le soleil… il ya des Libanais. Excellence, « La Nationalité n’est pas le sang qui coule dans nos veines, ni la couleur de notre peau, ni la couleur de nos cheveux, qu’ils soient blonds ou noirs. La nationalité n’est pas une race, c’est une âme qui dure, c’est une mystique et une volonté, un effort pour faire grandir et rendre la Patrie meilleure ». C’est une lettre d’Elias Zakharia, un immigré libanais, adressée à son fils Miguel le jour de sa naissance en 1905. Et se poursuivre :

« Mon fils, aime le Mexique de toute ta force, de toute ta volonté, de tout ton  être, comme tes parents ont aimé le Liban. Aime le Mexique parce que c’est ta  Patrie par choix et non par hasard ».

Excellence, La Ligue Maronite est aujourd’hui le lien de salut entre le Liban et la diaspora. Le Docteur Fadi Gerges préside ce comité. Le Docteur Georges Hayek est Président de l’Association Libano – mexicaine. Notre confrère Maroun Rizkallah entame les meilleures relations avec certains pays de l’Amérique Latine. Nous œuvrons tous pour un Liban fort, un modèle pertinent pour bon nombre de pays autour de nous qui se battent dans des crises qui leurs sont fatales. C’est pour cela que nous réfléchissons aux différents besoins de notre communauté sans pour autant oublier de tenter un nouveau souffle à la libanité, ce concept profondément vécu comme œuvre créatrice des individus et de la communauté des citoyens libanais.

La Ligue Maronite essaie de galvaniser les énergies et proclamer très haut  un attachement unanime à ce qui nous unit. Ce qui nous unit c’est cette identité libanaise dans la diversité, la Liberté, l’égalité et la justice.

La Ligue Maronite prône les valeurs de respect mutuel, de démocratie singulière, de tolérance et de charité, mais aussi de rébellion contre tout envahisseur. Elle exprime son attachement inébranlable à la liberté sentie et vécue comme valeur suprême, un savoir – vivre fait l’hospitalité et de générosité.

Excellence,
Cette œuvre de salut est d’autant plus nécessaire qu’elle est extrêmement ardue à réaliser, car ce qui se passe autour de nous est devenu un fléau pour le Liban qui est menacé d’effondrement, non seulement son système politique, mais même les fondements de ce système politique.

Aujourd’hui, le Liban doit prendre en main sa destinée sans oublier de  tourner vers les pays avec lesquels on partage un passé et un avenir en commun…  le Mexique est un grand ami.

Le Président Adolpho Lopez Matios n’a-t-il dit en 1958 devant le Président  Camille Chamoun : « Quien no tenga un amigo libanés, quo lo busque ? » qui veut  dire qui n’a pas un ami libanais qu’il le cherche.

A cet appel notre Patriarche Bechara Boutros El Rahi de répondre lors de  son dernier voyage au Mexique, il y a quelques mois : « si le Liban est la diaspora  ne font qu’un, le Mexique a une place privilégiée dans nos cœurs »

Excellence,
Aujourd’hui nous sommes honorés par votre présence, nous vous  remercions d’avoir accepté notre invitation… avec le vif souhait que la relation entre l’Ambassade de Mexique et la Ligue Maronite se raffermisse de plus en plus et que nous soyons prochainement sur le sol mexicain pour remercier un peuple qui nous est très cher.

Allocution de Président Emir Samir ABI LAMA’A en l’honneur de SEM L’Ambassadeur de Mexique au Liban, Jaime Garcia AMARAL

Allocution Emir Samir ABI LAMA’A
Président de la Ligue Maronite

En l’honneur de  SEM L’Ambassadeur de Mexique au Liban,  Jaime Garcia AMARAL

Beyrouth, le 10/10/2013

Monsieur l’Ambassadeur,
Comme vous le savez si bien, l’histoire de la diaspora libanaise n’est pas un simple récit d’émigration, où s’entremêlent la misère au labeur, le courage au dévouement, le travail au succès. L’histoire de cette diaspora a mérité dans les annales de l’émigration une qualification plus précise, plus singulière d’un peuple vaillant, qui coincé entre l’occupation ottomane et l’expansionnisme coloniale européenne, a choisi le soleil de la liberté dans des pays- amis … c’était une vraie épopée. On raconte que le premier émigré vers le Mexique était le père Boutros Raffoul de Miziara, qui avait débarqué au port de Veracruz en 1878, croyant arriver aux Etats Unis. D’autres racontent qu’il s’agissait de Yacoub Sauma de Hassroun qui débarqua à Veracruz après six mois en mer sur un bateau marchand. Aujourd’hui, avec l’ouverture de l’Archive Générale de la Nation Mexicaine aux chercheurs académiques, la vraie histoire de l’émigration libanaise vers le Mexique se précise :

a première génération fut celle qui produisit le capital, la seconde eut la possibilité de faire des études et de diversifier l’activité économique, la troisième fut l’activité internationalisée et les empires se consolident. Aujourd’hui une des plus grosses fortunes du monde est détenue par Carlos Slim, propriétaire entre autres de télémex.

D’après les estimations d’Antonio Traboulsi Kaïm, directeur du centre culturel Mexicano-Libanais, les Libano – mexicains seraient aujourd’hui environ 600.000 personnes, un chiffre sans compassion avec leur potentiel économique. Outre le nombre, l’assimilation des Libanais à la vie mexicaine fut d’abord sociale. On remarque un nombre élevé de mariage mixte, favorisé par la similarité des croyances religieuses. En effet 90% de la communauté libanaise au Mexique est maronite, rattachée à l’Eglise d’Antioche.

L’assimilation fut aussi politique, certains libanais ont participé à la révolution mexicaine au côté d’Emiliano Zapata Salazar en 1910… d’autres sont devenus généraux dans l’armée régulière, ou sont entrés dans la vie politique à de très haut nivaux.

A part le commerce et la politique, nos émigrés ont marqué la culture mexicaine. L’ancien Ambassadeur du Mexique au Liban Khorkhé Alvarez Fuentes révèle que les mexicains sont touchés par la culture libanaise toujours vivante. Il avoue que dés son enfance, il a senti cette présence et estime que les libanais qui sont de nouveau à la recherche de leur origine, sont fiers de leur culture, tout en étant profondément mexicains.

Le «Centro Libanés», dans ses archives, cite que le premier journal arabe publié au Mexique était Ash Chark (l’Orient) fondé en 1905 par Youssef Karam… il a été suivi par d’autres, comme « El khawater » de Jose Helu. Dans les années 1930 plusieurs Clubs, associations et lieux de cultes ont été fondés dans un but socio- culturel et religieux. Le «Centro Libanés» a chargé en 1979, l’artiste Mexicain d’origine libanaise, Ramis Barquet de réaliser un monument en hommage aux émigrés libanais… et c’est ainsi qu’a vu le jour la statue de l’Emigré en deux exemplaires qui ont été érigées le 8 Décembre 2007, simultanément face à la mer au port de Veracruz et de Beyrouth.

Durant cette cérémonie, l’ancien Ambassadeur Alvarez Fuentes de dire : cette Statue est une marque de générosité libanaise. Le Mexique sait reconnaitre ce que le Liban lui a donné. Là où il ya ses épis de blé, des maisons, des fleurs sous la pluie ou sous le soleil… il ya des Libanais. Excellence, « La Nationalité n’est pas le sang qui coule dans nos veines, ni la couleur de notre peau, ni la couleur de nos cheveux, qu’ils soient blonds ou noirs. La nationalité n’est pas une race, c’est une âme qui dure, c’est une mystique et une volonté, un effort pour faire grandir et rendre la Patrie meilleure ». C’est une lettre d’Elias Zakharia, un immigré libanais, adressée à son fils Miguel le jour de sa naissance en 1905. Et se poursuivre :

« Mon fils, aime le Mexique de toute ta force, de toute ta volonté, de tout ton  être, comme tes parents ont aimé le Liban. Aime le Mexique parce que c’est ta  Patrie par choix et non par hasard ».

Excellence, La Ligue Maronite est aujourd’hui le lien de salut entre le Liban et la diaspora. Le Docteur Fadi Gerges préside ce comité. Le Docteur Georges Hayek est Président de l’Association Libano – mexicaine. Notre confrère Maroun Rizkallah entame les meilleures relations avec certains pays de l’Amérique Latine. Nous œuvrons tous pour un Liban fort, un modèle pertinent pour bon nombre de pays autour de nous qui se battent dans des crises qui leurs sont fatales. C’est pour cela que nous réfléchissons aux différents besoins de notre communauté sans pour autant oublier de tenter un nouveau souffle à la libanité, ce concept profondément vécu comme œuvre créatrice des individus et de la communauté des citoyens libanais.

La Ligue Maronite essaie de galvaniser les énergies et proclamer très haut  un attachement unanime à ce qui nous unit. Ce qui nous unit c’est cette identité libanaise dans la diversité, la Liberté, l’égalité et la justice.

La Ligue Maronite prône les valeurs de respect mutuel, de démocratie singulière, de tolérance et de charité, mais aussi de rébellion contre tout envahisseur. Elle exprime son attachement inébranlable à la liberté sentie et vécue comme valeur suprême, un savoir – vivre fait l’hospitalité et de générosité.

Excellence,
Cette œuvre de salut est d’autant plus nécessaire qu’elle est extrêmement ardue à réaliser, car ce qui se passe autour de nous est devenu un fléau pour le Liban qui est menacé d’effondrement, non seulement son système politique, mais même les fondements de ce système politique.

Aujourd’hui, le Liban doit prendre en main sa destinée sans oublier de  tourner vers les pays avec lesquels on partage un passé et un avenir en commun…  le Mexique est un grand ami.

Le Président Adolpho Lopez Matios n’a-t-il dit en 1958 devant le Président  Camille Chamoun : « Quien no tenga un amigo libanés, quo lo busque ? » qui veut  dire qui n’a pas un ami libanais qu’il le cherche.

A cet appel notre Patriarche Bechara Boutros El Rahi de répondre lors de  son dernier voyage au Mexique, il y a quelques mois : « si le Liban est la diaspora  ne font qu’un, le Mexique a une place privilégiée dans nos cœurs »

Excellence,
Aujourd’hui nous sommes honorés par votre présence, nous vous  remercions d’avoir accepté notre invitation… avec le vif souhait que la relation entre l’Ambassade de Mexique et la Ligue Maronite se raffermisse de plus en plus et que nous soyons prochainement sur le sol mexicain pour remercier un peuple qui nous est très cher.